Présentation de la commune de Lessac

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Dès le Néolithique, l´actuel territoire de la commune de Lessac était occupé puisque les dolmens des Pierres Fades et de Sainte-Madeleine (transformé postérieurement en chapelle) témoignent de sépultures. Pour la période protohistorique, un vaste enclos a été repéré par photographie aérienne aux Brandes de Pinardeau.

Étymologiquement, Lessac pourrait avoir une origine gallo-romaine : Lasciacum ou villa Lacii, domaine d´un certain Lascium. Cependant, à ce jour (2004), aucun vestige archéologique antique n´a été retrouvé sur la commune.

Lessac est la réunion de deux bourgs : Lessac et Sainte-Radegonde.

La paroisse faisait partie du diocèse de Poitiers et était attachée au chapitre de la cathédrale de cette ville au XVIIe siècle. Peu après, elle fut réunie à la congrégation de l'Oratoire de Niort.

Au milieu du XVIIe siècle, plusieurs épidémies (de peste ?) sont enregistrées dans le registre paroissial par le curé Martial Fonclanéche (1626-1654), en particulier en août et septembre 1631, où il fut contraint de fermer l'église de Lessac et de dire la messe en plein champ, ainsi qu'en 1637 et 1638.

Plusieurs maisons portent des dates du XVIIe siècle : trois à Sainte-Radegonde (1661, 1662 et 1664), une Chez-Peurut (1656) et dans le bourg, le presbytère (1674). La maison C 282 des Moutières date de la même époque.

À la Révolution, la commune prend le nom de Petit-Lessac. La municipalité œuvre durant tout le XIXe siècle pour obtenir un changement du nom officiel en Lessac, qu´elle obtient finalement en 1897. Le cadastre a été dressé en 1824 par M. Malarte, géomètre. Sur l'ensemble des feuilles, la mention " Petit " de Petit-Lessac a été rayée, et elle a été grattée sur la reliure en cuir du registre conservé en mairie.

Des différences de représentation existent entre les cadastres de 1824 conservés en mairie et aux archives départementales, notamment pour le Bourg (voir fiche village du Bourg) ou pour le hameau du Puy.

Lessac et la commune voisine de Saint-Germain de Confolens possèdent des limites peu cohérentes, avec une petite partie du territoire de Lessac située sur la rive droite de la Vienne qui ne peut être rejointe qu'en passant sur le territoire de Saint-Germain. En 1860, le sous-préfet propose une délimitation plus logique, mais ne résout pas le problème des limites entre les deux communes. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le sous-préfet propose une solution plus radicale : la fusion de Lessac et de Saint-Germain, ce qui est refusé par la commune de Lessac.

Les métayers et les ouvriers agricoles souhaitent au XIXe siècle la multiplication des foires au détriment, selon les propriétaires, du travail dans les fermes. Les communes voisines possèdent leurs foires, alors que Lessac n´en a pas. En 1881, ils se plaignent que Saint-Germain possède une foire aux porcs. Ils obtiennent une foire aux moutons, installée à Sainte-Radegonde en 1892 le dernier jour de chaque mois. A partir de 1901, un vétérinaire y est présent. Afin que la date de la foire ne coïncide pas avec celles de Confolens et d´Availles-Limouzine, la foire de Lessac a lieu à partir de 1902 le 21 de chaque mois.

Le conflit d'intérêt entre Lessac et Saint-Germain-de-Confolens se poursuit à la même époque lorsqu'il fallut construire la gare.

La plupart des hameaux sont figurés sur la carte de Cassini et sur l'ancien cadastre. Le hameau de la Barde est attesté dès 1470, date à laquelle ses habitants sont condamnés par le juge de Bellac (aujourd'hui en Haute-Vienne) à payer une rente de seigle et d'avoine au seigneur de Saint-Germain.

La plupart des fermes figure sur la carte de Cassini et sur le plan cadastral de 1824. Certaines sont cependant trop remaniées et n'ont pas été retenues dans cette étude. C'est le cas pour la Forgerie, de Puycharenton, des Brisses, du Petit-Cloir, du Cloir, les deux fermes de Chez-Dauger, du Petit-Chiron. Quelques écarts sont créés après le lever du cadastre de 1824 : les Biesses (près de la gare), la Berlaude, Bellevue, la Maison neuve, la Lorette. Les plans cadastraux des hameaux les plus remaniés sont liés au présent dossier, les autres sont liés aux dossiers individuels qu'ils illustrent. A la fin du XIXe siècle sont construites plusieurs granges et quelques logements avec encadrement alternant briques et pierre calcaire. Plusieurs sont datées, comme celle des Biesses (1897) ou celle de Chez-le-Bit (1897) signée Soret, et qui dépend du manoir de Bel-Air dont une autre grange est de même type.

Plusieurs lotissements, notamment au Pré-Mounier à la sortie du bourg, et quelques maisons ont été construites à la fin du XXe et au début du XXIe siècles.

De nombreux chronogrammes ont été repérés sur la commune : 25 au total, si l'on ne compte qu'une fois les deux dates de 1674 portées sur le presbytère, soit 5 pour le seconde moitié du XVIIe siècle, 3 pour le XVIIIe siècle, 5 pour le XIXe siècle, 11 pour la première moitié du XXe siècle, plus la date inscrite sur la croix de cimetière (1870).

La commune de Lessac est située pour sa plus grande partie sur la rive gauche de la Vienne au nord de Confolens. Elle dépend du bassin de la Loire, via le Clain pour sa partie occidentale et la Vienne pour sa partie orientale.

Le substrat géologique est constitué de roches granitiques, ce qui a des conséquences sur le paysage et la superficie boisée importante de la commune. Elle est située dans une zone tampon formée par des terres humides et compactes du Confolentais et par des terres argileuses du Poitou limitrophe. Le point culminant est de 318 mètres à la Grange.

Lessac couvre une superficie de 3414 hectares, dont 2365 ha de superficie agricole. Lessac est une commune essentiellement rurale. En l'an 2000, la superficie agricole utilisée est de 2237 hectares. 1999 ha sont des terres à fourrages dont 529 hectares toujours en herbe en 2000. La même année, les céréales n'occupent que 168 hectares, dont 19 de blé tendre, 38 de tournesol et 2 ha de vignes. Le cheptel se composait en 2000 de 1574 bovins, dont 664 vaches (267 laitières et 397 nourrices), 51 équidés, 3134 volailles, 4934 brebis mères, 619 chèvres, 21 lapines mères ; les truies ne sont pas représentées. Le nombre d'exploitations diminue, passant de 60 en 1979 à 46 en 2000, avec en parallèle une augmentation des superficies moyennes (39 hectares en 1979 contre 49 en 2000). Ces statistiques sont extraites des données du ministère de l'agriculture (Agreste).

La population a cru au cours du XIXe siècle jusqu'à la première Guerre mondiale, passant de 817 habitants en 1821 à 1044 en 1911, puis beaucoup diminué pour atteindre 531 hors doublons en 1999 (source Insee).

La commune est organisée autour de deux villages, le bourg de Lessac (anciennement Petit-Lessac) et Sainte-Radegonde. L'installation de la gare entre ces deux bourgs entraîne la création d'un petit hameau. La plupart des maisons situées entre la gare et Sainte-Radegonde (la Berlaude, Bellevue, Villenouvelle) datent du début du XXe siècle pour une partie et sont sub-contemporaines pour une autre partie. Deux gros hameaux complètent les villages de Lessac et de Sainte-Radegonde : la Barde et le Puy. Chassenay est aussi un hameau assez important. Les autres écarts sont constitués d'une à trois exploitations agricoles. Du bâti en terre a été retrouvé sur quelques élévation, notamment des pignons, à Sainte-Radegonde, mais surtout sur une grange construite en pans de bois et torchis au lieu-dit la Forêt, ainsi qu'une autre très probable dans l'écart voisin de la Vacheresse. Une troisième grange a un pignon en pans de bois et torchis aux Roufferies.

Plusieurs légendes sont rapportées sur la commune. Ainsi, au plus profond du lit de la Vienne se trouverait une pierre portant la mention " Qui m'a vu a pleuré et qui me verra pleurera ", pierre qui apparaîtrait en cas de sécheresse importante. Toujours dans le cour de la Vienne, il y aurait la marque du pas de sainte Madeleine (un creux d'une trentaine de centimètres de longueur) entre le village de Sainte-Radegonde et l'île de Saint-Germain. Plusieurs autres légendes sont liées à des pierres redressées, qui ne semblent pas être des menhirs au sens archéologique du terme.

Les ponts sur la Vienne entre Sainte-Radegonde et Saint-Germain d'une part, et sur l'Issoire d'autre part, sont étudiés sur la commune de Saint-Germain.

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